Les premières mesures - notamment individuelles - annoncées à l’issue du premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement font la Une des quotidiens parvenus mardi à l’APS. "Macky active Dionne II…et +case+ Aliou Sall", affiche par exemple Sud Quotidien, au sujet du premier Conseil des ministres tenu lundi matin à Dakar, cinq jours après la formation de la nouvelle équipe gouvernementale dirigée par le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne. "À ses nouveaux ministres, le président Macky Sall a tracé la voie de la continuité afin de poursuivre et de renforcer les efforts entrepris pour…finaliser le PSE", le Programme Sénégal émergent, sur lequel misent les autorités sénégalaises en vue de conduire leur pays à l’émergence à l’horizon 2035.
"C’était, en clair, un Conseil des ministres de présentation de la nouvelle équipe gouvernementale qui permet d’identifier les enjeux du moment avec en toile de fond, les grandes orientations du président de la République, Macky Sall", écrit le quotidien national Le Soleil. "Macky Sall chamboule tout" par la même occasion, note Libération, en référence aux changements opérés par le chef de l’Etat à la tête de certaines sociétés nationales ou structures publiques, parmi lesquelles le Port autonome de Dakar, l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS) et le Trésor. Il y a aussi la nomination du frère du président de la République, Aliou Sall, à la tête de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), une promotion abondamment commentée par la presse quotidienne.
"Macky Sall consigne son frère Aliou Sall à la juteuse CDC", affiche ainsi Vox Populi. "Aliou Sall se retrouve ainsi propulsé au cœur du système Faye-Sall, comme diraient les mauvaises langues. Mais comme les militants du camp présidentiel à Guédiawaye (la ville dont Aliou Sall est le maire, NDLR) ont réclamé une récompense après la victoire aux législatives, les voilà bien servis", commente le journal. Vox Populi rappelle que M. Sall avait déjà "été au centre de toutes les supputations et de tous les débats avec l’affaire Frank Timis, au point qu’il avait dû se retirer dans le scandale du pétrole avec Petro Tim. Le voilà qui va sans doute être au centre de l’actualité du pays, pour un bon bout de temps". Selon la publication, cette nomination met le président de la République "face à sa parole".
Et le journal de rappeler une ancienne déclaration de Macky Sall : "J’ai dit à Aliou Sall qu’il ne bénéficierait jamais de ma part d’un décret de nomination". Au constat, Macky Sall "franchit le Rubicon" et se dédit, après avoir déclaré "à maintes reprises que son frère ne bénéficierait pas de poste nominatif sous son magistère", signale à son tour le quotidien Enquête. "Comme une girouette, la parole du chef de l’Etat changerait-elle au gré du vent et des saisons. Hier chantre de la rupture, Macky Sall est en train de se métamorphoser en adepte du double-langage. La preuve par le cas Aliou, frère de sang", reprend L’Observateur. "La famille avant la patrie et le parti", en fait, affiche un Walfquotidien tout aussi impitoyable dans ses commentaires : "Hallucinant ?
Le frère est servi", écrit le journal, ajoutant un peu plus loin : "Une annonce qui sonne comme un coup de tonnerre", en raison notamment du "poste sensible" qu’Aliou Sall va désormais occuper. "Empêché d’être député, Aliou Sall bénéficie ainsi des parasols dorés de la République avec ce juteux poste où il va manipuler plusieurs dizaines de milliards de francs CFA de l’Etat et des particuliers", souligne le journal. "Un job confortable où cet ancien journaliste ne risque pas la foulure. Mais qui déjà fait trembler tous les banquiers du pays", ajoute-t-il.
"Macky gonfle Aliou (Sall)" avec cette nomination au poste de directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), sachant qu’il était déjà maire de Guédiawaye, une commune de la grande banlieue dakaroise et président de l’AMS, l’association des maires du Sénégal, fait observer le journal Le Quotidien. "En plus d’être le nouveau DG de la Caisse des dépôts et consignations, Aliou Sall est aussi administrateur" de plusieurs autres structures comme le PNDL (Programme national de développement local), de l’Agence de développement local (ADL) et de l’Agence de développement municipal (ADM), signale Le Témoin quotidien.
Il reste que la nomination d’Aliou Sall à la tête de la CDC "vient en compensation de sa décision de renoncer à son siège à l’Assemblée nationale tel que lui avait demandé le chef de l’Etat, travaillé au corps à l’époque par Thierno Madani Tall", écrit L’As. "L’Etat de crasse", affiche par ailleurs L’Observateur, s’intéressant à une perspective plus vaste qui lui fait diagnostiquer un "désordre au sommet" faisant suite à la formation du nouveau gouvernement. L’exécutif fait depuis "face à une vague de contestations sans précédent", estime le même journal. Si l’on en croit Walfquotidien, Macky Sall devra de même "batailler ferme pour régler les guéguerres dans son entourage". "Deux camps : les partisans du frère du président de la République et ceux de sa femme s’affrontent dans une guerre larvée", estime le journal. BK/PON
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